Communiqué du 13 juin 2025
Nos combats, ce qui nous (é)meut, notre radicalité
Depuis plus de 7 ans le Festival des passeur.ses d’humanité s’enracine comme une manifestation pluridisciplinaire qui valorise les énergies et les engagements, les talents et les savoirs faire très divers et contribue ainsi modestement au bien vivre ensemble dans la vallée de la Roya et à son attractivité.
Cette année les quelques 150 événements différents qui le constituent sont le fruit d’une construction collective à laquelle ont participé environ 100 à 120 personnes et associations.
Le festival est ainsi devenu un bien commun, une œuvre collective et multiple aux partenariats élargis pour aborder d’un même mouvement qui facilite et valorise la réflexion, la sensibilité aux grands enjeux qui concernent le monde, le climat, les migrations, les discriminations de genre, les dominations de toutes sortes, les guerres, les inégalités sociales…
A cet égard, depuis 7 ans, chaque édition du festival a été l’occasion d’exprimer notre solidarité aux migrants et à celles et ceux qui agissent dans la vallée pour le respect des droit humains fondamentaux. Nous le faisons d’autant plus naturellement que nous-mêmes, sommes engagés individuellement ou collectivement depuis très longtemps dans ces actions d’accueil et d’entraide comme des millions de gens en France et dans le monde. Cette année le festival s’ouvrira par un débat sur la situation à cette frontière franco italienne où 49 personnes ont perdu la vie tandis que l’an passé il s’était ouvert par une réflexion sur la question « et si on parlait des bienfaits de l’immigration »
Les débats s’entrecroisent avec du théâtre, de la danse, des littératures, des concerts. Comprendre et s’émouvoir sont des leviers complémentaires pour agir. L’art est aussi un moyen de transformer le réel. Par les émotions, l’éveil et les expériences qu’elle procure la culture fait bouger les imaginaires. Pour nous, la culture joue un rôle déterminant contre les idées d’extrême droite. Comment ne pas voir qu’aux États Unis ou en Israël, les sciences, les arts, et toute forme de savoir et d’engagement dans l’ouverture aux autres se retrouvent en première ligne des attaques de ces gouvernements autoritaires, tandis que les idéologies qui nient toute altérité nourrissent les massacres en cours à Gaza ou en Ukraine ». Oui la culture est résistance.
Nous n’agissons pas tous de la même façon, il est vrai. Il y a mille et une façon de s’engager contre les dominations de toutes sortes et pour s’émanciper. Pourquoi les opposer les unes aux autres ? Pensons-les plutôt comme une richesse commune à préserver. C’est pourquoi nous regrettons sincèrement, mais respectons, la décision d’Emmaüs Roya de ne pas être partenaire du festival cette année. Mais rien, absolument rien, ne nous départira de cette philosophie de la bienveillance qui est au cœur de notre radicalité : tisser des passerelles plutôt que creuser des fossés.
Coopérer, c’est le thème de cette 8eme édition. Coopérer plutôt que dominer et diviser. Coopérer entre générations, entre disciplines et activités, entre engagement, entre traditions et ouverture.
La mise en ligne du programme sur www.passeursdhumanite.com est imminente !
Nous souhaitons la bienvenue à toutes et tous
Le bureau des Ami·es de la Roya – 13 juin 2025
